Les obsèques furent célébrées le 5 juin, avant le départ pour le cimetière de St Fargeau : »après avoir rendu à celui que nous pleurons les pieux devoirs que la religion réclamait de nous, arrêtons un instant la marche de ce char funèbre avant qu’il n’emporte loin de cette grande cité les restes d’Abel-Rémusat, pour être placés près de ceux d’une mère dont la perte abrégea sa vie.. »Baron Walckenaer
Le lendemain, le corps d’Abel-Rémusat est inhumé dans le petit cimetière qui entoure alors l’église de Saint Fargeau, près de sa mère. Le 9 août, Jenny, son épouse, écrit de Paris aux membres du conseil de la commune : « Je vous prie de bien vouloir m’accorder la concession à perpétuité d’un petit terrain de dix pieds carrés, dans le cimetière de St Fargeau, pour y établir à mes frais un monument en mémoire de feu, Mr Abel-Rémusat, mon mari… »
Après transmission au Préfet puis au Ministère,le 6 décembre 1832 « Louis-Philippe, Roi des Français, autorise la commune de St Fargeau à concéder à Madame veuve Rémusat, moyennant la somme de 100 francs au profit de la commune et 50 francs en faveur des pauvres, un terrain contenant 3 mètres 25 centimètres carrés, à prendre dans le cimetière de St Fargeau, pour une sépulture particulière ». Les deux stèles construites alors sont restées en place lors du déménagement du cimetière en 1877.
CI GIT | GÉNIE PROFOND , SAVANT INGÉNIEUX , Il mourut très pieusement et après avoir rempli tous ses devoirs de religion ». Cette affirmation d’un biographe (Michaud, Biogr.Univ.) ne correspond guère à l’esprit de l’épitaphe, sans autre référence religieuse qu’une vague affirmation d’un au-delà plus digne de lui. En bon héritier des Lumières, Abel-Rémusat, que Baudelaire, citant Villemain, traite d’orientaliste ingénieux et sceptique, écrivait : » sans plaisanterie, je crois fermement à un Dieu infini et non-matière. Quant aux autres dogmes, je suis toujours dans un état de scepticisme parfait. Que ce Dieu soit bon, qu’il soit même juste, qu’il y ait une âme, qu’elle soit immortelle, j’ignore parfaitement tout cela ». |